L’intermédiation boursière et la gestion d’actifs ont été résilientes en 2021, assurant des performances notables, en dépit d’un contexte économique morose marqué par les incertitudes liées à la crise sanitaire.
Les industries de l’intermédiation boursière et de la gestion d’actifs ont assuré en 2021, faisant preuve d’une forte résilience malgré la conjoncture incertaine. Le rapport annuel sur la stabilité financière de Bank Al-Maghrib (BAM) retrace les réalisations de ces deux activités au cours de l’année écoulée, et laissent augurer une année 2022 encore plus performante.
Bonne assise financière des sociétés de bourse
BAM note, dans son rapport, qu’en 2021, «le secteur de l’intermédiation boursière dispose d’une bonne assise financière, et enregistre une amélioration du chiffre d’affaires consolidé ». Ainsi, les revenus des sociétés de bourse se sont améliorés après la baisse enregistrée en 2020. Par conséquent, le chiffre d’affaires consolidé des intermédiaires boursiers s’est établi à 262,6 MDH en 2021 contre 210,4 MDH en 2020 et 372,2 MDH en 2019. L’amélioration de près de 24,8%, observée entre 2020 et 2021, s’explique par la hausse de 24% du volume transactionnel sur le marché central, l’augmentation de 49% des transactions sur le marché de blocs, ainsi que le doublement du volume des opérations d’apports de titres.
Ces performances positives ont, par ricochet, impacté positivement la profitabilité opérationnelle des sociétés de bourse. Le résultat net consolidé de l’activité a atteint 64,2 MDH en 2021 contre 28,7 MDH en 2020, ce qui équivaut à un bond de 123,6%. La Banque centrale note, dans ce sens, que 15 sociétés de bourse sur 17 ont dégagé des résultats nets positifs en 2021. «La faiblesse des résultats de quelques sociétés indépendantes induit un risque faible sur leur situation financière, avec des impacts limités en cas de défaillance, et ce, compte tenu des différents mécanismes d’atténuation des risques, notamment les règles prudentielles», détaille-t-on auprès de BAM.
À noter également que les sociétés de bourse jouissent, dans l’ensemble, d’une bonne structure financière avec des fonds propres consolidés de 501,3 MDH en 2021, en légère amélioration par rapport à l’année précédente, où ils s’étaient élevés à 499,3 MDH. BAM relève, par ailleurs, que le secteur demeure relativement concentré avec 30% des sociétés de bourse détenant plus de 60% de parts de marché. À signaler que ces sociétés sont toutes des filiales d’établissements bancaires.
La gestion d’actifs consolide son poids
Pour ce qui est du marché des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), BAM note que, malgré un contexte économique incertain, l’industrie de la gestion d’OPCVM bénéficie toujours de la confiance des investisseurs. Les chiffres avancés par l’institution concernant l’évolution des actifs sous gestion en témoignent. L’actif net géré par les OPCVM s’élève à près de 593 MMDH à fin 2021 contre 523 MMDH à fin 2020, en hausse de 13%, après une progression de 11% l’année précédente. Ceci dit, l’industrie de la gestion d’OPCVM continue de mobiliser de l’épargne au niveau national, avec 537 OPCVM gérés, consolidant ainsi son poids prépondérant dans le tissu économique national.
La cadence de création de fonds en hausse
Dans son analyse du marché boursier, Bank Al-Maghrib s’est aussi attardée sur la dynamique de création des fonds. Il s’avère que celle-ci poursuit sa tendance haussière avec 35 OPCVM créés en 2021 après les 28 fonds créés en 2020. Toutefois, «contrairement à 2020 durant laquelle une tendance à la création de fonds obligataires avait été observée, l’année 2021 a été caractérisée par une diversification des créations qui ont porté également sur les catégories actions et diversifiés», selon BAM.
L’évolution favorable du marché boursier, et une conjoncture marquée par une reprise de l’économie nationale, sont les principaux facteurs explicatifs de cette situation. Dans le détail, on peut noter que les produits de taux restent les plus prisés, notamment la catégorie des Obligation moyen et long terme (OMLT). Sur un total de 35 fonds créés, près de la moitié concerne des fonds actions ou diversifiés avec 7 et 10 OPCVM créés, respectivement. La catégorie «OMLT» a vu son nombre progresser de 12 OPCVM. Le reste des OPCVM créés en 2021, soit 6 fonds, est réparti à parts égales entre les catégories «Monétaires» et «OCT» (Obligations court terme). À fin 2021, 35% des OPCVM, soit 188 fonds, appartiennent à la catégorie «OMLT», qui correspond au profil des institutionnels, principaux investisseurs en OPCVM.
Les sociétés de gestion améliorent leurs performances
Les indicateurs d’activité et de rentabilité des sociétés de gestion d’OPCVM se sont améliorés en 2021, ces dernières jouissant globalement d’une assise financière solide, dans le sillage de la bonne tenue de l’actif net des OPCVM. Leur chiffre d’affaires consolidé s’est établi à 1,65 MMDH contre 1,42 MMDH un an auparavant, en augmentation de 15,8%.
De son côté, le résultat net consolidé du secteur s’est établi à 516,2 MDH contre 449,6 MDH en 2020, soit une hausse de 14,8%. S’agissant de la marge bénéficiaire, elle reste stable à 31,33% en 2021 contre 31,59% en 2020, alors que le Return On Equity (ROE) a affiché une hausse de 59,01% en 2021 contre 56,81% en 2020. In fine, s’agissant de la structure bilantielle, le secteur dégage un bon ratio Fonds propres/Total bilan, lequel ressort à 52,73% en 2021, contre 51,99 % l’année précédente.
Directeur Général de Sogécapital Gestion
Directeur Adjoint de la Business Unit Banque d’Investissement
M. El Hnot a démarré sa carrière professionnelle en tant qu’analyste financier, il a été Directeur de gestion de CDG Capital Gestion, puis Directeur Général Adjoint, avant de rejoindre Société Générale Maroc où il est aujourd’hui Directeur Adjoint de la Business Unit Banque d’Investissement, en Charge de l’Asset Management de Société Générale Maroc et Directeur Général de Sogécapital Gestion.
Il est titulaire d’un MBA de la Rawls School of Busines (Texas Tech University) et diplômé de l’École Supérieure de Gestion (ESG Maroc).